Histoire de villeneuve la comtesse
Origine du nom : du latin villa, « domaine », et nova « neuve », et d’Aélis, comtesse d’Eu.
Le premier seigneur de Villeneuve , Raoul de Lusignan, seigneur d’Exoudun, Melle et Civray, mort au siège d’Acre en 1217, est l’époux d’Aélis, comtesse d’Eu. Du mariage de leur fils Raoul avec Yolande de Dreux naît Marie, qui épouse Alphonse de Brienne.
La seigneurie tombe ensuite dans le domaine royal. Démantelée pendant la guerre de Cent Ans par le connétable d’Albret et les troupes anglaises, elle devient dans la seconde moitié du XIVè siècle la propriété de Thomas de Woodstock, fils du roi d’Angleterre Edouard III.
Au début du siècle suivant, en reconnaissance de services rendus, le roi de France Charles VII donne la châtellenie à Christin Chambers, d’origine écossaise, capitaine des archers de la Garde du roi. Par francisation de leur nom, les Chambers deviennent les de La Chambre. Ils gardent Villeneuve jusqu’en 1528, date du mariage de Marie avec Christophe de La Laurencie. Leurs descendants conservent Villeneuve jusqu’en 1843, et plusieurs branches issues de ce couple possèdent les seigneuries alentour : l’Effort, Beaulieu-Saint-Méard, La Roche- Nambaud, Antraize.
Pendant les guerres de Religion, les La Laurencie, fervents catholiques, restent fidèles au roi. Le château subit plusieurs assauts des protestants, en vain.
Pendant le siège de Saint-Jean-d’Angély en 1621, Guy de Daillon, comte du Lude, et Montluc, chefs catholiques, tiennent conférence au château.
Lors d’une succession en 1730, le domaine, qui compte cinq métairies, est estimé à 150 000 livres. Charles-Henri de La Laurencie lui annexe le fief de Caunay, acheté à M. de Saint-Georges, seigneur de Marsais, dont la famille, protestante, a émigré en Suisse.
La forêt de Chizé et la vigne étaient autrefois les principales sources de revenus. En 1747, le curé note dans le registre paroissial qu’il a « raccommodé » sa futaille pendant 45 jours ce qui dénote une dîme, donc une production très abondante. Siège d’un important marché aux eaux-de-vie avant la crise du phylloxéra, Villeneuve la Comtesse développe ensuite une production laitière transformée et écoulée par une importante laiterie. Cette production est remplacée par celle des céréales et des graines oléagineuses.